Traversée de l'archipel d'Aland de Mariehamn jusqu'au Skiftet Photos
Dans l'archipel de Turku
Traversée de l'archipel de Turku, jusqu'à Turku PhotosStockholm Photos
Quelques infos pratiques
De Stockholm, nous nous sommes rendus en ferry à Mariehamn, petite capitale de l’archipel des Alands. Le statut de l’archipel est aussi intéressant que compliqué : on y parle Suédois, on y est Finlandais mais très largement indépendant économiquement et politiquement, avec son drapeau, son Parlement, sa Poste, ses privilèges fiscaux etc... Quand on en arrive aux relations avec l’UE, ça devient carrément bizarre (voir les sites sur les île Aland). En pratique, ils prennent les Euros partout et cela nous suffisait amplement.Nous étions assez intrigués par le nombre de ferries qui desservent Mariehamn, plusieurs par jours, avec plusieurs milliers de places chacuns... en fait, ils ne servent qu’à faire de la croisière et personne ne descend dans les Alands. Mais il doit y avoir une bonne raison (fiscale !) à toujours faire escale à Mariehamn...Démarrage assez hésitant car la mer était glaciale et le vent assez fort pour la saison. 1 jour d'attente à Mariehamn (son bar, sa pizzeria ouverte jusqu'à 21h00!) puis départ. Nouvel arrêt sur la rive sud du Lumparnsee chez de braves gens dont nous avons squatté un bout de jardin. Les distractions sont rares dans l’archipel et l’accueil est généralement très chaleureux ; nous avons été invités à prendre le café et à discuter vacances et voyages.La navigation a repris sans trop de péripéties... Il faut être prudent côté ravitaillement car, en cette saison, seules 2 ou 3 îles principales du centre de l’archipel sont dotées de General Store où l’on trouve de tout. Ailleurs, rien, à part quelques cabanons inoccupés en cette saison. Pas trop de problème de ravitaillement en eau, car la Baltique est très peu salée et son eau permet de cuisiner... Il ne faut donc des réserves d’eau douce que pour boire.Certaines parties de l’archipel sont de vrais labyrinthes et même en plein jour, la boussole n’est pas de trop pour retrouver son chemin dans un dédale d’îles et de chenaux. Certains, large de quelques mètres à peine, n’apparaissent qu’au dernier moment, entre les roseaux. Et malgré tout, cela ne nous a pas évité de faire un superbe tour complet avec retour au point de départ après avoir pris le mauvais chenal.Dans d’autres endroits, les îles s’espacent et il faut faire des traversées assez longues entre 2 berges ; il y a le problème du vent qui peut forcir en cours de traversée, mais il y a aussi les énormes ferries qui traversent entre Suède et Finlande. Avant de traverser leurs chenaux, il vaut mieux bien regarder à gauche et à droite... Les ouvrages de navigation sont formels : ils ont la priorité dans tous les cas!La région est le paradis des oiseaux marins ; il y en a une foultitude partout et il faudrait un ornithologue pour tous les reconnaître. Qui dit oiseaux dit poisson et la pêche, c’est LE sport en été dans l’archipel. Parce qu’en avril, ce n’est la saison de rien ; tout est désespérément fermé. La saison, c’est de début juin à mi août. 2 incontournables à Stockholm: le port de plaisance avec son club de collectionneurs de vieux gréements et le musée du Vasa superbe bâtiment de ligne du début du XVIIème siècle.
Autour de l'île de Rüggen Ce mois d'avril 2014: kayak en mer Baltique, en Poméranie Allemande. Pourquoi ? simplement à la suite d’un reportage dans Voiles et Voiliers qui expliquait que c’était fort sympathique… Et c’était vrai ; et en plus pas compliqué à organiser : un peu de voiture jusqu’à Lübeck, puis Rostock et enfin Stralsund et l’île de Rügen (1200 km de Paris). Juste avant l’arrivée, entre chien et loup, on passe dans un bled perdu avec, sur la place de l’église, un obélisque surmonté de l’étoile soviétique et flanqué du marteau et de la faucille ; ça met dans l’ambiance ! Trop tard et trop sombre pour la photo… restes de conviction, nostalgie ou stratégie subtile pour attirer les touristes bobos… on ne saura pas ! Sur l’île de Rügen, beaux paysages de forêts et de landes. La météo est venteuse pour la semaine ; on cherche à tourner autour de l’île en étant à l’abri du vent ou vent arrière, ce qui nous conduit à partir du nord et à tourner vers l’est puis le sud. A Glowe, il y a un vent à décorner les bœufs et il fait froid ; excellents prétextes pour ne pas mettre les kayaks à l’eau, pousser jusqu’au village suivant, Lohme, un peu plus à l’est. Là, on opte pour un restau afin de voir venir... Le lendemain, départ sous la pluie pour longer les falaises de craie. Bon, c’est joli, avec une longue histoire de peintres romantiques venus admirer (voir Caspar David Friedrich), mais c’est quand même bien loin d’Etretat… L’après midi, on passe le port de Sassnitz et on fait l’arrêt bivouac à Prora. C’était pas vraiment prévu mais on a été intrigués par une structure délabrée de briques, en front de mer ; un peu derrière les arbres, on découvre le complexe de Prora, une agréable barre d’immeuble d’1 km de long construite avant guerre pour l’édification de la jeunesse et des travailleurs méritants (Kraft Durch Freude, tout un programme). Aujourd’hui, entre abandon et tentatives de réhabilitations vaseuses… c’est assez glauque et ça a un petit côté Domaine des Dieux ! On poursuit le long de la côte avec plusieurs jolies stations balnéaires très XIXème. Malgré l’air froid et le vent, on le soupçonnait… et quelques passants nous le confirment : en avril, il y a du monde un peu partout sur la côte, mais de manière clairsemée ; en revanche, en été, on ne voit plus le sable des plages sous les serviettes de bain ! Un peu plus loin, une magnifique colonne se dresse au-dessus de la plage, avec un gars à la Barry Lyndon, sabre au clair, au sommet. Renseignements pris, l’affaire fut assez compliquée… à l’époque, au XVIIIème siècle, des tas de gens voulait annexer l’île de Rügen ; ça paraît curieux, mais c’est ainsi. L’île appartenait alors aux Danois, qui l’avaient prise aux Suédois (à moins que ça ne soit le contraire…) Bref, les Prussiens ont décidé que, au vu du contexte, elle leur revenait de droit ; donc, un certain Frédéric Guillaume, Grand Electeur de son état, a débarqué là pour bouter le Danois (ou le Suédois) hors de l’île, avec l’appui et le soutien de Frédéric Guillaume (un autre, Roi de Prusse de son état). Au final, l’affaire a été conclue, la statue érigée et on parle maintenant allemand sur l’île ! Malgré un court intermède Napoléonien, peu après, où l’île fut Française, mais si… La navigation se poursuit sans anicroche avec une journée fort ventée et avec une halte hareng – maquereau – bière à Stahlbrode, puis l’arrivée à Stralsund. On a un peu regretté de ne pas avoir pris le matériel de pêche : le détroit est quasiment barré par les barques de pêcheurs ; il y en a 100 ? et tout le monde tire du hareng et du maquereau à qui mieux mieux… hallucinant ! le tout dans une discipline germanique sans faille : la vedette de la police tourne sans cesse et toutes les barques arborent fièrement leur boule de mouillage, article décoratif inconnu en France sauf des gens ayant feuilleté le Vagnon du Permis Côtier.Arrivée à Stralsund. L’itinérance en kayak s’arrête là après une nouvelle halte au bateau hareng - maquereau - bière du port de Stralsund; le Parc National de Poméranie s’étend sur toute la partie ouest de l’île et la navigation est interdite le long des côtes à l'ouest de l’île et partout en dehors des chenaux balisés au nord ouest de l’île.Retour à Paris avec, en passant, une visite de la très belle ville de Lübeck.Photos kayakPhotos Stralsund et Lübeck