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Voile en UK

Navigation en Ecosse

2017

Nous avons pris le bateau à côté d’Oban, à côté de la "Wide Mouthed Frog Inn" (voir épisodes précédents). Navigation sans histoire jusqu’à Tobermory, sur l’île de Mull. Là, un détour s’impose pour aller visiter la petite distillerie de whisky locale, temple du savoir-faire artisanal et traditionnel Ecossais depuis 1798! Maintenant propriété d’un grand groupe Sud-Africain, la distillerie en question approvisionne son orge sur tous les marchés européens. Un fumoir installé en Ecosse tourbe l’orge à façon pour un grand nombre de distilleries dont celle de Tobermory. Maltage, fermentation et distillation restent quand même réalisés sur place… mais c’est tout ! Tout de suite après, le futur whisky est stocké dans d’anciens fûts de Bourbon venus des US, ou de sherry venus d’Espagne, ou autres… lesquels fûts sont stockés en Écosse parce que la distillerie est trop petite. Pas d’affolement, c’est dans toutes les distilleries la même chose. Qu’y a-t-il de local ? l’eau (mais pas toujours, à Islay, elle arrive par camions…) et le savoir-faire… ouf, l’honneur est sauf ! Encore qu’au terme de multiples échanges, beaucoup de monde commence à bien maîtriser le truc : Japonais, Taïwanais, Bretons, Corses… Départ le lendemain en direction des « Small Isles » . Pas si petites que ça d’ailleurs : Muck, Rhum, Canna. Et mouillage superbe à Canna ! Depuis le départ, notre bateau arbore un superbe pavillon Britannique (les drapeaux, c’est à terre!). Mais là où nous avons un pavillon Français unique, utilisable du porte-avions à la barcasse du dimanche, les Britiches en ont eux une collection pas possible… Il y a le « White Enseign » : un Union Jack sur fond blanc : réservé aux navires de la famille royale et des yachts clubs de (très) bonne tenue… c’est pas nous ! Il y a le « Blue Enseign » : idem sur fond bleu : réservé aux bateaux officiels ou dont le propriétaire fut dans la Royal Navy ou assimilé… c’est toujours pas nous ! A noter que ledit pavillon peut être « defaced », ce qui n’est pas peu dire (!!!), avec l’ajout d’un vague insigne indiquant que le bateau est certes Britannique, mais issu d’un confetti de l’empire… Il y a enfin le « Red Enseign » (qui peut aussi être "defaced") pour tous les autres et même les bateaux loués à des Français, mais là, on touche le fond… ; c’est nous ! Arrivée le soir à Loch Boisdale sur les Hébrides Extérieures. On retrouve le bateau « Tekoa » de la veille, avec son équipage de 2 braves dames ; consensus de notre estimation : moyenne d’âge 75 balais… Bravo les mamies ! Le jour suivant, remontée de toutes les Hébrides jusqu’à Stornoway par grand vent et mer vraiment forte, puis journée de repos à Stornoway. Traversée ensuite jusqu’à la petite île de Rona où nous allons mouiller au fond d’un loch archi- paumé. 1 maison unique; rencontre avec l’1 des 2 occupants : il connaît la France et parle même Français ; il a été dans l’hôtellerie à Vence !!!??? qu’est-il venu faire ensuite dans un pareil trou perdu ? Une « église » dans une grotte perdue témoigne encore des anciens temps de lutte entre propriétaires anglicans et habitants, plus ou moins Jacobites et favorables au catholicisme… On continue sur le château d’Eilean Donan (voir le + récent générique de « Chapeau Melon et Bottes de Cuir », que je n’ai pas retrouvé sur YouTube sinon, je vous l'aurais infligé!). Plein de phoques bien sympathiques juste à côté. Poursuite vers le sud et les îles du whisky, Jura et Islay, mais la météo est facétieuse et le vent se met très fort, et très sud. Arrêt à Mallaig, port de pêche qui se révèle fort sympathique avec son train à vapeur qui apparaît dans « Harry Potter » et son pêcheur de homards, à côté de notre bateau, qui a bien amélioré notre ordinaire du soir ! Mouillage suivant dans le loch Droma Buidhe, petit lac intérieur relié à la mer par un détroit, très… étroit ! Mis à l’honneur par le polar marin « Le cercle celtique » de Björn Larsson. On continue sur Oban ; depuis quelques jours, le moteur nous fait des misères et ne démarre que quand il veut… et il veut de moins en moins souvent ! Donc, comme le mauvais temps de sud persiste, on vise un passage à la base par Oban pour changer le démarreur. Dans la baie de Kerrera, on passe au pied d’un superbe obélisque auprès duquel celui de la Concorde a l’air d’un vulgaire panneau de signalisation. Renseignement pris, c’est un monument à la gloire d’un certain Hutcheson qui a lancé la première ligne de ferry vers les îles.  Il y a d’ailleurs aussi à Oban un Mac Caig’s Tower, directement inspiré du colisée de Rome, construction lancée par le fameux Mac Caig qui voulait laisser sa marque dans le coin ; pari réussi ! Les Ecossais ont un complexe d’infériorité et, sitôt qu’ils trouvent un « grand homme », ils lui font un monument gigantesque !!! Il suffit de voir à Edimbourg le monument à Walter Scott et celui de Melville (même pas celui de Moby Dick, un autre, dont plus personne ne sait très bien ce qu'il a fait…). Dernière journée dans le Loch Linne et retour final. Bilan venté et pluvieux, mais parsemé de très beaux paysages et d’arcs en ciel fréquents et,  comme disent les Ecossais, « Ce qui vient avec la pluie part avec le vent ! » (et vice versa !) Les photos sur ce lien. Et pour la location de bateau, une excellente adresse à proximité d’Oban: Alba Sailing! excatement à Dunstaffnage Marina. David et Julie vous seront d’excellents conseil et support pour votre navigation! Et pour finir, épilogue épique (ou encore, last but not least!) Quand nous naviguions en Ecosse cet été, la plupart des zones de navigations étaient classées "zones d'exercice de sous marins". Comme les conditions y étaient difficiles, pour dire le moins, avec des cailloux partout, des courants très forts et le reste, nous nous sommes souvent demandés: mais comment font-ils pour ne pas se planter? Au terme de quelques recherches sur internet, j’ai finalement trouvé la réponse à cette question: ils se plantent! Premier cas: un sous marin qui s'est échoué à proximité immédiate du pont de l'île de Skye, juste à côté du chenal balisé. Sous marin nucléaire d'attaque “Astute”, le top du top (1 milliard de £ l'unité), 100 mètres de long, 8000 tonnes, posé sur la plage, à proximité immédiate des routes et des sites touristiques, ça fait un peu tâche... Il était en opération de dépose de commandos en zodiac... Quelques articles de la presse: la BBC, le Guardian, le Scotsman, le Standard... Les Britiches sont sérieux et démocratiques (c'est pas le cas partout!). Alors ils ont mis en ligne un rapport ultra détaillé des circonstances du "grounding" comme ils disent. Passionnant! et là, et c'est pas une vanne! Enchaînement d'erreurs humaines, matérielles, et absence totale des plus élémentaires moyens de cartographie GPS dont dispose tout randonneur ou navigateur, voire automobiliste. Mais, bon, il y a des raisons... Enfin j'imagine... Pas non plus de relevés des amers au compas... Là, je vois un peu moins les raisons... Mais globalement, c’est plein d’enseignements, et de leçons de modestie! Autre cas: un sous-marin qui a bugné le fond au nord de Skye. Quelques millions de £ de réparations. J'ose à peine vous donner son nom: le "Trafalgar"!!! Sombre histoire de stagiaires qui n'étaient pas autorisés à se servir des moyens “modernes” et qui devaient faire "à l'ancienne", mais sur une carte couverte de post-it-s et d'où disparaissaient les informations de navigation... Tous les détails dans le Guardian et le Scotsman. Et puis aussi, pour faire bonne mesure, l'histoire d'Olek. Vous ne connaissez pas Olek? C'est le Polonais qui vient de finir la traversée de l'Atlantique en kayak: New York - Brest. Olek a 70 balais... L'article du Télégramme.

Navigation Dublin - Portsmouth

2018

Photos Nous rejoignons Dublin par avion pour retrouver le bateau à la marina de Howth. Quelques courses et départ dès le lendemain, direction : les Scilly à la pointe SW de l’Angleterre. Il y a quand même 200 milles ; c’est pas la porte à côté. Départ brumeux et nuit en mer, surtout au moteur vu le peu de vent. Au petit jour, nous sommes doublés par plusieurs (très) gros bateaux, dont un qui n’est autre que le « Queen Elizabeth », le tout nouveau porte avion anglais. Bien sagement, il a mis ses feux de navigation… Quelques marsouins (ou dauphins… ?) viennent jouer dans la vague d’étrave du bateau. Le lendemain, le vent forcit sérieusement et nous avons droit à une arrivée aux Scilly un peu sportive, en pleine nuit, par force 7. On prend une bouée, une bière et dodo ! On débarque pour un tour à St Mary et quelques courses, sans oublier un stop au « Mermaid », The Pub de St Mary! Si les Scilly étaient pauvres dans le passé, cela a quand même bien changé : c’est devenu une destination très touristique et aussi un peu « branchouille », même, si, il faut le reconnaître, la saison doit y être assez courte. Les îles bénéficient d’un climat très doux, très bien arrosé (!!!) et la végétation y est tropicale. On change pour aller à Tresco, autre île de l’archipel. Un pigeon atterrit sur le bateau, visiblement épuisé et abondamment bagué… Il nous vide presque ½ sachet de graines de je ne sais quoi qui traînait à bord, avant de repartir. L’attraction de l’île, c’est son jardin botanique, rempli d’essences des 4 coins du monde. Immense et superbe : palmiers, fougères arborescentes, plantes grasses en tous genres, forêts de yuccas… tout y est ! En plus on a une journée de grand soleil ; ce qui est de mauvais présage dans le coin… Le jardin a été créé par un certain Augustus Smith, propriétaire de l’île au XIXème siècle. Pour faire bonne mesure, il a aussi créé un musée des figures de proues, récupérées sur diverses épaves autours des îles ou ailleurs… Et effectivement, le lendemain, on part vers la Cornouaille avec une mer assez forte et beaucoup de vent. Quelques emmerdes avec la voile d’avant permettent de se faire copieusement rincer à l’étrave. On tombe sur une pêche ; des dauphins et des centaines d’oiseaux ont repéré et encerclé un banc de poissons en surface. La mer bouillonne et ce n’est qu’un tourbillon d’oiseaux qui plongent et de dauphins qui traversent le banc dans tous les sens. Et pas le temps de s’occuper de nous, c’est l’heure du déjeuner ! On arrive à Falmouth de nuit. Départ pas trop tôt après la journée de la veille. A la sortie de la baie, un patrouilleur des Border Forces se met à nous suivre… On commence à hisser les voiles et c’est le moment qu’ils choisissent pour un contrôle… 2 gardes en Zodiac viennent à bord, pour vérifier les passeports… assez détendus les garçons… on se met à papoter sur le temps qui est « lovely », sur la côte, qui est « lovely » et sur la journée qui promet d’être tout aussi « lovely »… et ils rembarquent dans leur rafiot. Comme dit JiPé, « ne jamais oublier que le principal boulot d’un flic, c’est de faire des rapports ! » On continue sans encombre jusqu’à Dartmouth où nous arrivons de nuit. Dartmouth, ça, c’est touristique : petit train à vapeur, bateaux à aubes, maisons et pubs typiques, sans oublier le clou du spectacle, la maison de vacances d’Agatha Christie, à Greenway, un peu en amont. Tout très sympa et très joli (pardon, très « lovely ») ! Départ de nuit pour Poole, dans le golfe du Morbihan anglais, où nous passons une nuit et arrivée enfin à Portsmouth, où nous retrouvons l’armada des voiliers de la Clipper Race.

Tour de Wight - 2019

Départ du Havre le samedi 3 août, de bonne heure de bonne humeur, cap à l'ouest puisque c'est par là que soufflait le vent. On pensait aller aux Scilly, à la pointe de la Cornouailles; hélas, dès le lendemain, le vent se met à l'ouest, bien stable. On rectifie donc sur la côte anglaise à Weymouth. Traversée sans histoire et arrivée dans ce port bien sympa, au milieu des pubs; c'est l'été et les vacances, tout le monde est sur les quais, à siffler des bières et à manger des fish & chips. Immense plage, avec au large le Black Pearl, un des plus grands yachts à voile du monde, propriété d'un russe, comme il se doit. Superbe statue à l'effigie de Georges III, dont il est précisé qu'elle a été érigée par le généreux financement des citoyens de Weymouth... ça devait lui donner une idée d'augmenter les impôts si les citoyens avaient autant de sous, non...? Le vent continue à l'ouest, et fort. Première escale à Poole, le golfe du Morbihan anglais. L'attraction locale est un rassemblement de motards et de motos. Une petite halte à Yarmouth, sur l'île de Wight, pour le déjeuner et on regagne ensuite Lymington, juste en face. Les rivières le long du Solent sont sympas, mais elles sont aujourd'hui bordées de pontons à bateaux; ici, c'est la Mecque de la voile! Le lendemain, route vers la rivière Beaulieu, et enfin vers Cowes, où nous arrivons juste la veille du début de la "semaine de Cowes", le top du top de la régate mondiale! Foutoir indescriptible à l'entrée, entre les bateaux des régates qui finissent leur mise au point (on croise tous les catamarans sur foils de la Sail GP), les bateaux de touristes VIP qui tournent au champagne depuis le matin (et la journée a été longue...), les ferries, les autres... et nous... On se faufile jusqu'au ponton. Le lendemain, un tour à Cowes; tout est prêt: drapeaux, stands des sponsors, bar de 30 mètres de long pour la bière etc... A l'approche du RLYC (Royal London Yacht Club) on trouve surtout des bateaux à "White Enseign", pavillon Britannique sur fond blanc, réservé à la famille royale et aux Yachts Clubs de (très) bonne tenueréservé aux navires de la famille royale et des yachts clubs de (très) bonne tenueréservé nne tenue. Tout en haut de la rivière de Cowes, passage à la "Folly Inn", lieu de perdition bien connu des habitués du coin. Un premier passage dans la journée nous surprend par l'affichage d'une règlementation aussi complète que détaillée concernant la danse sur les tables... Encore que l'état des tables démontre un fort dommage dû aux talons aiguilles... un retour dans la soirée nous prouva que ce n'était pas superflu!  Le groupe du soir était les Baggy Wrinkles, dont le chanteur a été des premières représentations de Hair à Londres, ce qui ne rajeunit personne... Les "baggy wrinkles" sont les morceaux de bourres que l'on monte sur les écoutes pour éviter le ragage sur les voiles. A ma grande honte, je ne connais pas la traduction en français. Toute contribution is welcome! On se prend ensuite un très fort coup de vent d'une journée et on reste au ponton. Les régates sont annulées pour le 1er jour, shocking! Et pour couronner le tout, la "Folly Inn" est fermée pour cause d'avarie!!! Départ le lendemain. Dès la sortie, ça souffle dur. Les bateaux sortent pour les régates. On se faufile à nouveau... Petite vidéo sur la course des catas sur foils de ce jour-là, avec chavirage du bateau US et victoire du bateau Australien: https://www.youtube.com/watch?v=x2BkTXFRPEY On arrive à Brighton en fin de journée. Il y a 3 Brighton: la marina: très moche le front de mer: très kitch, avec ses immeubles XIX ème, sa jetée et sa fête foraine assez sixties. Le maître nageur a l'air un peu désœuvré sous sa tente... le centre: très sympa et "so British", genre Soho, avec en prime, un palais royal du XIX ème pour se rappeler la belle époque où l'Inde était Anglaise! Traversée sur Dieppe, puis sur Fécamp. Nous sommes bloqués à Fécamp par un nouveau coup de vent pour une journée, excellente occasion pour aller visiter: le musée de la pêche et des terre neuvas: superbe! le palais Bénédictine: curieux... La liqueur a été lancée par un certain Le Grand, que ses parents ont bêtement prénommé Alexandre. Il semblerait qu'il en ait conçu une certaine mégalo... Le palais, déjà, n'est pas rien, mais, pour l'époque, entichée de néogothique, pas plus ridicule que le Parlement Britannique, encore que l'on ne soit quand même pas tout à fait dans le même registre... Là où l'on commence à se poser des questions, c'est devant un vitrail montrant notre ami Alex, la main gauche négligemment posée sur un globe terrestre et la droite tendue dans une attitude michelangesque vers un ange, pour recevoir la recette de son tord boyaux... Une dégustation est bien évidemment prévue à la sortie: bof, bof... Retour au Havre Photos Mais, là ne s'arrête pas l'affaire! Dom et son beau frère Franck nous arrangent un petit tour sur la pilotine du Havre, qui amène et reprend les pilotes sur les bateaux entrant et sortant du port. Aujourd'hui, sortie du "Crown Princess": 289 mètres de long, 36 mètres de large (maître bau) et 7,9 mètres de tirant d'eau. Le pilote est à bord pour coordonner les mouvements du bateau et de 2 remorqueurs jusqu'à la sortie du port, puis le bateau jusqu'à sa sortie du chenal. Mer et vent pas trop méchants. Mais ce n'est pas toujours le cas... Le job de la pilotine est de se poser à côté du bateau pour récupérer le pilote ou le déposer. Et pour tout savoir sur les pilotes du Havre (quelques vidéos impressionnantes): https://piloteslehavre.fr/ Photos -
Mer et Montagne